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6S MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.
dent. D'autres m'ont raconté qu'un honnête nomine nommé d'Orlan, parent du prevost des marchands, étant mort, n'ayant pû trouver un chien pour en avoir la cervelle dont les médecins lui avoient ordonné faire un bouillon; et que ledit prevost, pour secourir son parent, ayant sçû que madame de Montpensier avoit un petit chien, avoit été vers elle pour la supplier de le lui donner pour deux mille écus de pierreries qu'il lui portoit, et lui avoit exposé la nécessité extrême où se trouvoit son parent. À quoi ladite dame de Montpensier avoit répondu qu'elle gardoit son petit chien pour sa propre vie, prévoyant que n'ayant pas du secours des Espagnols, la famine ne scauroit cesser encore.
Le vendredy vingt-septième jour du mois de juillet, se sont assemblés de divers quartiers de Paris grand nombre de bons bourgeois, et sont allés vers le duc de Nemours notre gouverneur, auquel ils ont remontré avec larmes qu'il étoit deja mort trente mille personnes par la famine, et que le secours des Espagnols, si souvent promis et dès long-temps attendu, ne venoit pas; il plût Iour donaer des vivres, ou leur permettre se rendre au roi de Navarre. Le duc de Nemours leur a répondu qu'il coimnuniqueroit leur demande à son eon»eil pour y aviser, et que dans peu il leur feroit scavoir la décision.
(V mfatt jour- grand nombre de pauvres ont tait mu- «ortie% non pas pour repousser les ennemis, mais pour aller au\ champs couper iles épics de bled, comme il» avoient fait deja mainte fois pour s'en nourrir, ne trouvant pa» dan» la ville pa» meme des herbes et des peaux den plu» vil» animaux i car on a>oît deja mangé
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